Cinéma : Sergio y Sergei vont au Festival

Un Cubain, un Soviétique et un Américain se rencontrent sur les ondes radio. L’URSS tombe à l’eau, qui sauve qui ?

C’est le postulat de départ de Sergio y Sergei, coproduction Cuba – États-Unis (mais oui) qui sera présentée au prochain Festival Internacional del Nuevo CIné Latinoamericano de La Havane. Le film compte parmi ses interprètes Héctor Noas, Tomás Cao et… roulement de tambour :

Ron Perlman. Lequel est aussi coproducteur et « représentant » pour l’Amérique du Nord. C’est sa rencontre avec Ernesto Darañas, réalisateur remarqué de Conducta (en v.f. Chala, une enfance cubaine) qui a permis que le projet aboutisse. Sans longues négociations diplomatico-commerciales mais avec un vrai désir de découverte.

Un 39e festival

Mais ce n’est pas le seul événement du légendaire festival de cinéma de La Havane : À commencer par la cérémonie d’ouverture qui se tiendra au Karl Marx de Miramar. O Filme da Minha Vida du réalisateur brésilien Selton Mello aura les honneurs de cette salle immense, en présence de James Ivory, invité d’honneur.

Le Teatro Karl Marx de La Havane.

Ensuite se succèderont plus de 400 films de toutes catégories, prenant d’assaut toutes les salles obscures de La Havane. De A comme Acapulco à la Sala Walfredo Piñera (tiens je ne la connais pas celle-là) en passant bien sûr par les salles plus centrales de la calle 23.

Argentine et Brésil sont dignement représentés, ainsi que tous les pays d’Amérique du sud, souvent en co-prodution avec l’Europe. Dans la section « restauration », les festivaliers pourront notamment redécouvrir Tres tristes tigres (1968) du chilien Raul Ruiz. Et dans la sélection « Otras Latitudas » : 120 battements par minute de Robin Campillo et… Le jeune Karl Marx de Raoul Peck ! C’est qu’en cette période électorale à Cuba, il est bon en effet de se pencher sur la genèse de certaines idées.

Fait intéressant : un bon tiers des films présentés lors de cette 39e édition ont des femmes pour auteur. De l’Argentine Lucrecia Martel à la Chilienne Marcela Saïd, des créatrices dont le moins qu’on puisse dire c’est qu’elles ne sont pas très connues de ce côté-ci de l’Atlantique. Mais patience : Notre bien aimée Agnès Varda, qui présente, dans ce pays qu’elle a bien connu, son dernier opus Visages Villages – en collaboration avec le plasticien JR – vient d’être oscarisée à l’âge de 89 ans.

Et Cuba alors ?

Parmi les longs métrages cubains, vous pourrez découvrir Sergio y Sergei d’Ernesto Daranas, ¿Por qué lloran mis amigas? de Magda González Grau, Los Buenos Demonios de Gerardo Chijona et Atrapado de Daniel Chile

Affiche du 39e Festival Internacional del Nuevo Ciné Latinoamericano de La Habana

Mais pour un panorama complet de la production cubaine récente, il faudra aussi s’intéresser à la section « documentaire ». Avec notamment Gloria City de la comédienne (passée à la réalisation) Isabel Santos. Un moyen métrage qui retrace l’histoire du premier village « nord américain » de Cuba, apparu au début du XXe siècle.

Pour profiter du voyage, il est recommandé de se procurer un pasaporte, mais attention, ils sont vite épuisés. Sans pasaporte, vous pouvez quand même vous faire un beau programme, en consultant La Papeleta, qui donne des infos assez fiables. Ou alors flâner le nez au vent sur la calle 23, de ciné en ciné. Bon festival quand même !


Photo à la Une : Tomas Cao et Aylin de la Caridad Rodriguez sur l’affiche du film Sergio y Sergei. Droits réservés.

Sergio y Sergei (2017)
1991 à La Havane : Sergio, prof de philosophie marxiste et radioamateur à ses heures, rencontre sur les ondes Sergei, le dernier cosmonaute de l’URSS, oublié dans sa station spatiale par la nouvelle République de Russie. L’heure est à la remise en question pour chacun d’eux. Si l’on songe aux répercussions dramatiques qu’a eues la dissolution de l’énorme URSS sur la minuscule île de Cuba, on s’attend au pire. C’est là qu’intervient Peter, journaliste new-yorkais qui adore fouiner dans les dossiers de la NASA. La suite sera à découvrir si le film sort en France…

Réalisation Ernesto Darañas Serrano
Scénario Ernesto et Marta Darañas
Photographie Alejandro Menéndez
Montage Jorge Miguel Quevedo
Producteurs et producteurs exécutifs Jaume Roures, Joel Ortega, Ramón Samada, Javier Méndez, Ron Perlman, Gabriel Beristain, Danilo León, Adriana Moya, Omar Olazábal Rodríguez.
Coproduction ICAIC, RTV Commercial (Cuba), Mediapro (Espagne), Westend Films (UK) et Wing and A Prayer pictures, la boîte de prod de Ron Perlman (États-Unis).

Avec Tomás Cao, Héctor Noas, Ron Perlman, A.J. Buckley, Mario Guerra, Yuliet Cruz, Armando Miguel, Camila Arteche (ces deux derniers vus dans El Acompañante), Ana Gloria Buduén, Luís Manuel Álvarez et la très jeune Aylín de la Caridad Rodriguez dans le rôle de la fille de Sergio.

Affiche sérigraphiée de Sergio y Sergei, Raúl Valdés (Raupa) 2017.

Source : Havana Film Festival Preview sur le site Havana Times.

Voir aussi le site sergioandsergeifilm.com pour des interviews des personnages principaux.

Voir enfin le site habanafestival.com pour la liste complète des films présentés au Festival Internacional del Nuevo Ciné Latinoamericano, notamment Sergio y Sergei !


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